Mélissa Pichon : « le monde du travail a besoin de profils généralistes »

Mélissa Pichon, Responsable Projet au Crédit Agricole, nous parle du besoin du marché du travail en profils pouvant allier métier et connaissances techniques.

Quel est votre rôle au sein du Crédit Agricole ?

Je suis Responsable projet et Chargée de processus au Crédit Agricole. Nous étions avant une MOA (Maîtrise d’Ouvrage), nos rôles ont évolué, résolument plus tournés vers nos utilisateurs. Ce que je fais s’apparente donc à cette ancienne dénomination MOA : étude et analyse des besoins, définition et suivi des  indicateurs de pilotage, rédaction des spécifications pour les développeurs, afin qu’ils puissent créer le logiciel ou l’application dont nous avons besoin pour sa mise sur le marché. Nous travaillons en méthode Agile, c’est-à-dire que de manière hebdomadaire, nous vérifions que ce qui est en train d’être développé par nos informaticiens est bien en adéquation avec le besoin et avec la demande initiale. Cela permet de s’assurer que tout le monde travaille dans la même direction.

Avant la mise en place de ces process Agiles, avez-vous rencontré des difficultés ?

Oui, parfois on arrivait au terme d’un projet et on se rendait compte que ce qui avait été développé ne correspondait pas au besoin, soit parce que cela n’était pas conforme à ce qui était demandé, soit parce qu’on s’était mal exprimé, peu importe. Mais ce qui est clair c’est qu’il arrivait qu’il y ait des problèmes de communication, et que les projets pouvaient en pâtir. Les MOA métiers ne parlent pas le même langage que les développeurs… Donc pour surmonter ces obstacles, nous favorisons les itérations, avec des sprints toutes les trois/quatre semaines, pendant lesquels nous validons ensemble l’adéquation entre ce qui a été développé et ce qui a été demandé.

Epitech Digital s’attache justement à former des profils transverses qui seront capables de faire ce lien entre le métier et la technique et de parler ce même « langage » que vous évoquez, est-ce que vous arrivez aujourd’hui à en recruter facilement ?

Nous avons chez nous une majorité de profils généralistes : nous recrutons soit des profils métiers (patrimoine, placements financiers, titres assurance vie…), soit des profils en gestion de projets, soit des profils techniques. Dans tous les cas ces postes nécessitent beaucoup d’auto-formation, pour pouvoir s’adapter aux interlocuteurs auxquels nous faisons face, et ne plus avoir seulement sa vision métier ou sa vision technique. On leur demande de changer de casquette et d’élargir leur spectre. Et cela fonctionne plus ou moins bien selon les profils : cela dépend de votre adaptabilité, de votre curiosité, de votre facilité à aller récupérer une information que vous n’avez pas… Ça n’est pas évident pour tout le monde. Donc une formation qui pourrait préparer à cela en amont comme le propose Epitech Digital, je trouve ça génial et je confirme que cela correspond à un réel besoin du marché du travail.

« Proposer comme le fait Epitech Digital un tiers de formation tech est vraiment intéressant, car nous nous retrouvons souvent face à des personnes qui n’ont aucune connaissance de la technologie. »

Est-ce que vous auriez des exemples de projets digitaux que vous avez menés ?

Nous avons par exemple participé à la création et au lancement d’une nouvelle démarche de conseil, Trajectoires Patrimoine, qui permet à nos clients de constituer, gérer, optimiser et protéger leur patrimoine, en co-construction avec leur conseiller. La démarche s’appuie sur un outil digital, une application sur tablette, support et facilitateur, utilisable en agence, partagé client/conseiller avec une très forte dimension conseil optimisant l’expérience client et conseiller. Avant nous étions plus sur des procédés papiers, en face à face avec un ordinateur au milieu. Grâce à cette application, c’est beaucoup plus interactif et co-construit de A à Z. Ce projet a démarré en 2017, il a ensuite été déployé en 2018, et depuis nous faisons évoluer régulièrement cette application pour répondre aux besoins et usages de nos collaborateurs et de leurs clients.

Quels conseils donneriez-vous à un jeune qui s’apprête à rentrer sur le marché du travail ?

Il faut aimer le changement car à la vitesse à laquelle vont les technologies, il vaut mieux y être préparé. L’adaptabilité est aussi un point important car il est indispensable de se former en permanence, afin de se mettre à niveau et de ne jamais rester sur ses acquis. Le monde change, les métiers aussi, nous allons développer des choses pour des métiers qui n’existent pas encore ! L’anticipation est aussi fondamentale : avoir une longueur d’avance permet d’évoluer positivement dans des marchés très concurrentiels.

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