Guillaume Merlini est le fondateur et CEO de cette société, GamersOrigin, qui s’impose comme l’un des acteurs majeurs de l’e-sport en France. Nous lui avons posé quelques questions !

En quoi consiste GamersOrigin ?
Nous sommes une société, créée il y a trois ans, spécialisée dans le sport électronique (la pratique compétitive professionnelle du jeu vidéo). À l’origine, c’était un projet personnel sur lequel j’étais seul, mais je me suis par la suite associé avec quatre autres personnes pour propulser GamersOrigin. L’e-sport est devenu une discipline très importante capable de réunir des dizaines de milliers de personnes dans un même lieu et cumulant plusieurs millions de spectateurs sur les plus grosses compétitions (43 millions de spectateurs sur les finales de « League of Legends » !). GamersOrigin a pour ambition de participer à la démocratisation, assez récente, de l’e-sport en France. Nous avons trois métiers : média, production événementielle et club e-sportif. En termes de média, nous éditons des sites et développons des Web TV 24h/24, 7j/7 qui touchent plusieurs centaines de milliers de francophones tous les mois. Pour cela, nous avons des studios à Paris dans lesquels se relaient des animateurs en continu. C’est l’activité historique de GamersOrigin qui nous a fait connaître auprès de la communauté. À côté de ça, la production événementielle assure pour l’instant la majeure partie de nos revenus. Nous accompagnons des marques grands comptes et grand public qui souhaitent toucher les jeunes grâce à l’e-sport. Nous avons accompagné Kellogg’s, l’UEFA, TF1, Amazon, Orange, Bouygues Telecom… Pour l’UEFA, nous avons par exemple participé à l’organisation d’un grand événement avec notre partenaire, WGF, sur le Champ-de-Mars, à Paris, lors de la demi-finale de l’Euro 2016 France-Allemagne. Nous avions recréé l’Euro dans un jeu vidéo et diffusé les matches dans les mêmes conditions que la compétition, face à 50 000 spectateurs devant la tour Eiffel. En interne, nous avons toutes les équipes de production nécessaires à ce type d’événement : producteurs, réalisateurs, cameramen, ingénieurs son et lumière… Notre dernier métier est notre équipe e-sportive, nous gérons 21 joueurs professionnels, coachés, managés, payés et parfois logés. Le but est qu’ils se concentrent uniquement sur leur niveau de jeu et qu’ils soient les meilleurs afin que l’on puisse leur trouver de nouveaux sponsors grâce aux résultats et donc augmenter leurs conditions de vie. Ils sont regardés annuellement par plusieurs millions de spectateurs. Nous avons réalisé une première levée de fonds l’année dernière et sommes actuellement en train de clôturer notre seconde levée de fonds. Nous avons également rejoint l’incubateur du groupe TF1 en avril dernier.
Comment t’est venue l’idée
de cette société ?
J’étais passionné de jeux vidéo, j’aimais la dynamique et ce qui se construisait autour de ce sujet. J’ai commencé en 2011, à seize ans, un peu par hasard. À la base, nous étions concentrés sur le gaming, puis un enchaînement de circonstances a fait que nous nous sommes lancés dans la compétition e-sport dans laquelle nous avons eu de très bons résultats : champions de France, puis des Amériques sur Hearthstone. Nous avons alors saisi l’occasion pour nous lancer pour de bon, avec d’autres jeux comme « League of Legends » ou « Overwatch » !
Quelle place occupe l’e-sport en France ?
Je suis convaincu que 2017 va être l’année de l’e-sport en France, où tout va exploser. La loi pour une république numérique, adoptée l’année dernière, reconnaît et encadre les compétitions de jeux vidéo. Nos joueurs vont avoir un vrai statut de sportifs. Il y a une grande évolution à ce niveau en France. Les marques commencent à prendre en main ce phénomène. L’arrivée de médias comme TF1 va participer à cette démocratisation. Canal+ et beIN Sport ont d’ailleurs déjà leurs émissions télévisées hebdomadaires sur le sujet. L’e-sport n’est pas une nouveauté, mais nous sommes, ici, encore loin de ce qui se passe dans d’autres pays, comme la Corée du Sud où c’est le deuxième sport le plus suivi à la télévision.
Nous sommes très fiers de Guillaume. Il ne nous reste plus qu’à lui souhaiter tout le succès qu’il mérite pour la suite de cette belle aventure GamersOrigin !