Anne Decouzon, DRH chez Epsilon France, nous explique qu’un profil transverse doit mettre sa technique au service des objectifs économiques de l’entreprise.
Est-ce que vous pourriez vous présenter et me présenter vos activités au sein d’Epsilon France ?
Je suis DRH chez Epsilon France. Nous sommes spécialistes de la data marketing, et avons pour ambition d’être le Data Partner et d’apporter en permanence aux entreprises le meilleur de la Data et de la Technologie au service de la connaissance client et de l’activation marketing.
Je suis entre autres en charge de recruter les talents EPSILON tels que des datas scientists, qui contribuent à mettre en place des stratégies de marketing digital. Ils doivent combiner à la fois un savoir-faire en data science, création d’algorithmes, langage de programmation… et également une sensibilité aux métiers marketing, c’est à dire présenter une vraie culture métier, une envie de s’impliquer sur ces problématiques en comprenant bien l’objectif final.
Ce sont donc des profils transverses ?
Oui. Ce sont des profils avec des compétences de technique statistique de haut niveau. Ils sont en général aux côtés des métiers dans les projets pour valoriser des use cases business par l’exploitation de la data. Mais ces profils transverses doivent donc avoir un intérêt, ou tout du moins une ouverture, sur l’application fonctionnelle, et ne pas être de purs techniciens. Cette deuxième partie peut s’acquérir, mais il doit y avoir une appétence préalable.
Qu’est-ce que vous regardez justement sur ces soft skills à acquérir ?
« Nous essayons d’évaluer la capacité de ces personnes à intégrer leur projet technique dans une logique économique d’entreprise. »
On n’est pas uniquement dans l’exécution, on doit chercher à quoi cela sert et pourquoi cela a été initié. Nous ne fonctionnons pas en silo, tout est intégré à une globalité. L’agilité intellectuelle, l’ouverture d’esprit, l’intérêt pour l’environnement de l’entreprise, sont autant de qualités que nous recherchons lors d’un recrutement. Elles sont fondamentales car elles permettent d’apporter de la nouveauté et des solutions d’innovation à nos clients.
Est-ce qu’on peut s’arrêter sur cette notion d’agilité intellectuelle, qu’entendez-vous par là ?
C’est d’abord la capacité d’adaptation, mais aussi la qualité de l’écoute. On ne leur demande pas de reproduire des modèles à l’infini, mais de bien saisir les problématiques de nos clients pour apporter une vraie valeur ajoutée.
Quels conseils donneriez-vous à un jeune qui arrive sur le marché du travail ?
En tout premier lieu, je lui recommanderai de réfléchir à ce qui le motive, à ce qu’il aime faire et à ce qu’il sait faire. Parfois on aime faire des choses mais on ne sait pas forcément les faire, et inversement. C’est primordial d’être le plus juste possible sur ses motivations, et de ne pas se laisser porter par des erreurs comme la réputation d’une entreprise ou encore la rémunération proposée. La première expérience est très formatrice, et je conseillerai aussi de faire attention à la personne qui va l’encadrer. Il faut valoriser cela dans la relation de travail, un manager en qui l’on a confiance, et qui soit attentif aux besoins et au développement de son collaborateur.
Enfin, je recommande aussi, notamment sur un premier poste, d’accepter les contraintes. Apprendre et grandir dans le monde du travail est aussi parfois synonyme de contraintes. Certaines tâches sont excitantes et innovantes, d’autres, plus routinières, le sont moins. Il est important de prendre du recul et d’avoir la maturité nécessaire pour comprendre ces obligations. C’est bien d’être exigeant et de savoir ce que l’on veut faire, mais il faut garder une certaine flexibilité et savoir s’adapter.